Un matin pas ordinaire...

19 octobre 2014 : un matin pas ordinaire.

L’aviation est avant tout une école de respect : vis à vis des lois de la nature qui perturbent nos vols, de nos avions que nous caressons discrètement en signe de confiance avant de s’installer à bord, mais aussi à l’égard de nos aïeux qui sont toujours auréolés de leur passé...

Il y a quelque temps, je suis contacté par une famille qui souhaite offrir un vol en Broussard au père qui fut pilote sur cet avion.

Quelques mails et péripéties plus tard, le rendez-vous se concrétise.

Alain et Bernard dans le hangardArrive dans le hangar de Prin, de bonne heure, un fringant octogénaire, flanqué de son blouson de pilote d’époque, accompagné de son épouse. Echanges, préparatifs, Alain bougonne en injectant l’hydraulique dans le circuit des freins : le visiteur n’est pas en ancien de l’ALAT.

Hangar de Prin








1 720 heures sur la bête, au Tchad et ailleurs dans l’Armée de l’Air nous annonce-t-il…

Installation, mise en route, je fais le décollage et cède les commandes : frétillements sur le siège de droite.

Je me contente d’assurer la radio avec Poitiers : tour de la ville, Chauvigny, vallée de la Vienne et retour.

Je suspecte un instant une panne de l’altimètre tant l’aiguille reste figée sur 500 mètres. Le pilote n’a rien perdu de la précision du geste.

Les commandes restent à droite pour l’atterrissage qui est quasiment parfait.

Photos, café et une grande tape dans mon dos : j’ai réellement fait un heureux ... déjà les SMS fusent vers la famille...

Je ressens discrètement moi aussi un bonheur diffus.

Je me dis que c’est une belle aviation que celle là…

Alain et Bernard

Bernard TIFFANEAU en bref :

Premières promotions d’apprentis mécaniciens de l’Armée de l’Air,

Ecole de pilotage sur T6 à Marrakech - envoyé directement  sur le théâtre algérien – 250 missions de guerre.

Expériences multiples sur DASSAULT 312 311 315,  DAKOTA,

Trois années au Tchad sur Broussard

Fin de carrière en 1984 avec 6 000 heures sur ses carnets de vol.

Rencontre fortuite, avec cet authentique pilote de Brousse, l’ASAB dans sa deuxième vocation : unir des hommes.

Alain Hugault