Les Portraits L'authentique parcours d'un pilote de Broussard - Épisode 2

L'authentique parcours d'un pilote de Broussard - Épisode 2

IV. Les parachutages

À côté de la base, en direction des abattoirs de Farcha, il y avait une unité para (une grosse compagnie) ; les personnels sautaient une fois par mois soit d'un Dakota de l'unité basée à Lamy, soit d'un Nord 2501 lors de son passage sur la base. Les cadres au nombre de trois (le patron un SLT, le second un Adjudant et un SGC), prenaient un Broussard pour sauter de 1500 ou 2000 mètres.

J'ai commencé les parachutages après 450 heures de vol sur l'avion, en avril 1962.

Un jour, le second me dit: « je vais te montrer quelque chose: après mon saut, tu descends en spirales et tu te poses court ». 

Nous sommes tous les deux à bord, montée à 2000 mètres, verticale la piste, préparation de l'avion et il saute : plein réduit, volets moteur et huile fermés, je commence la descente et là ... surprise, je le vois descendre en faisant des figures et évoluant autour du Broussard ! C'était la première fois que je voyais ça au plus près des évolutions !

 Je me pose court en appontant - c'est à dire roulette de queue la première - et, en 60 mètres, je suis à l'arrêt. Il se pose à côté de moi, change de parachute et monte, accompagné du sergent-chef.

 Je remonte à 2000 mètres et pendant la montée, il m'explique :

« Tu vas mettre le frein parking que tu n'oublieras pas de desserrer pour l'atterrissage; je monterai sur la roue en me tenant au hauban d'aile, le copain s’assiéra sur le rebord au dessus du marche-pied et, à mon top, nous partirons, ça doit passer »!

Même préparation, mais je mets 30 degrés de volets au lieu de 15 et c'est parti. Effectivement, ça passe et pendant la descente, ce sont deux paras qui évoluent l'un par rapport à l'autre autour de l’avion.

Quel spectacle vu du sol car l'Adjudant avait prévenu qu'ils allaient inaugurer quelque chose avec le Broussard ! Et là aussi, 20 ans plus tard en août 1981, il m'a été demandé de refaire ce type de parachutage, mais à tois paras au lieu de deux à la grande surprise du chef des OPS de Cognac.

Deux vols exceptionnels également : 04 heures 10 de vol en direct Lamy-Faya Largeau et une montée à 4250 mètres pour des photos verticale base à Cognac en juillet 1981.

Hommage

Avant de décrire deux autres missions particulières, je ne peux m'empêcher de citer Jean-Claude BROUILLET pour deux raisons :

1 – Je pense qu'il a été le précurseur et l'initiateur des vols en Afrique sur terrains sommaires.

2 – Il avait comme pilote dans son équipe, puis dans sa compagnie AIR GABON, celui avec lequel j'ai découvert et appris le début du pilotage à Aulnat Clermont-Ferrand sur Stampe SV4C en avril/mai 1957: Robert CHAVARY.